Nos
regards serrent la fragilité de la nuit lâchée dehors, comme une bulle
qui
monte dans l’air.
Ecoute !
Si
au moins il existait un mot pour dire
« Je
suis là, avec mes déchirures, des
paragraphes entiers de bazars qui
s’échappent
de ma tête, et mon cœur de guingois. »
On
sait bien qu’à chaque fois, c’est pareil. Une poche de souvenirs nous
traverse
et nous vide. Alors on allume une cigarette qui nous sauve.
Dans
la rue, les herbes penchent au passage du tram, la ferraille grince.
La
terre absorbe la pluie, et des pas deux par deux -tip ! tap !- se
perdent dans
un
brouillard. On voudrait être un cerf-volant par-dessus les maisons,
les
antennes de télévisions, les décharges, les mélancolies.
Mais
on n’attend rien, on se promène juste dans les ombres d’un petit jour qui
tarde,
et peu importe les angles morts, si c’est l’immensité qui glisse.
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