Voilà. On s'allonge sur le canapé. Et...
J'ai pensé à Thierry Metz, par ailleurs évoqué par Dinah Ribard, qui a eu la chance de trouver sur sa route le poète Jean Cussat-Blanc qui le publie en 78 dans sa revue Résurrection, puis Jacques Brémond qui lui donne place avec Sur la table inventée, et enfin par la publication du Journal d'un manœuvre en 90 chez L'Arpenteur Gallimard préfacé par le poète Jean Grosjean. Des années d'écriture avant sa légitimité de poète. Et aujourd'hui, comme par un retournement des choses, le fait qu'il ait été manœuvre sur des chantiers participe de sa grandeur, signe que nous restons encore et toujours prisonniers de nos perceptions.
Puis enfin, cadeau livré de Paris, nous avons accueilli les mots de Lorca, de Mahmoud Darwich et Machado magnifiquement interprétés en français, en arabe et en espagnol par Antoine Ricouard et à la guitare par Julien Gobin. Un moment de beauté pure, s'il en est !
Cette première soirée, avec le soutien essentiel de l'ami du Poquelin Théâtre, promet des lendemains qui toucheront en plein la cible du cœur. Passionnément. Comme c'est là le meilleur.
A noter demain soir, notre soirée poétique au "Café de la Route" à Villenave d'Ornon, un café participatif, solidaire et culturel.
Les mots tâtonnent sur un territoire intime, comme à l'aveugle et accrochent juste les bords d'une parole idéalement
saisissable.
Mais on n'est sûr de rien avec les mots. Tantôt ils se perdent, puis trouvent un souffle, une palpitation.
Il n'y a pas de chemin de révélation.
Toutes les nuits sont pleines de flou, de
lune floue, c'est pour cela que l'on fait récit et que l'esprit
galope, se perd, chemine aussi avec beaucoup d acuité.
Je
rejoins ce que dit Antoine Emaz qui "aime à penser la poésie comme
un lichen ou un lierre, avec le mince espoir que le lierre aura raison
du mur." Car parfois on a honte d'appartenir au genre humain devant les
grandes violences que les hommes font à d'autres hommes. On se demande ce qui ne va pas avec l'être humain ? Pourquoi depuis 2000 ans l'homme n'a pas changé ? Pourquoi l'homme se comporte comme ça ? Pourquoi
chacun porte sa propre monstruosité ?
C'est dire que la poésie ne
change rien à la marche du monde, mais elle en est un témoin fragile,
lucide, vivant. Elle honore toujours ce que la vie a d'immense.
Je remercie les ami(e)s qui sont venus me voir, m'écouter, ceux qui ne
pouvaient être présents mais qui me suivent toujours, les inconnus qui
ont acheté le recueil, et en particulier la toute jeune fille qui est
venue me voir avec son papa (c'est bien là le plus chouette !).
Je remercie tout particulièrement mille et une fois Véronique Lanycia dont les photographies et le talent accompagnent le recueil. Son univers poétique me plaît depuis longtemps. Vous le verrez, ses images apportent au recueil un complément de sens, le texte et l'image dialoguent, c'est dire si l'œil aussi a sa part de lecture.
Je voulais que, dans ce livre, on sente des temps heurtés, des tensions, des apaisement, des incertitudes, des tendresses, des petites lumières dans la nuit, ... jusqu'au matin.
Le recueil peut être commandé en librairie ou
ici, sur le site des éditions Al Manar, si vous le souhaitez.
https://editmanar.com/book-author/giraud-brigitte/
https://editmanar.com/editions/livres/toutes-les-nuits-sont-pleines-de-lunes/