Le miroir, c'est la fenêtre au lit et à la lampe. Un chemin s'ouvre, là-haut, dans un pré de nuages poussés tout seul durant la nuit. Le parc est désert, la machine à café respire à peine, le silence a envahi les corps. Chut ! Je suis les lignes beiges sur le lino. La mousse blanche du lait tient au rebord du gobelet en plastique et ne débordera pas. Tout ici est contenu, on croit ça, on se dit ça. On se rassure en se disant qu'on y croit. Le miroir nous protège. Regarder dehors signifie être dedans, dissimulé derrière les sentinelles de la peur, être oublié par elle, et peut-être alors l'oublier à son tour. On sait pourtant des sommeils à trous derrière les portes, des yeux ouverts sur le noir, des rêves de magicien.
Lui, le capitaine du navire, m'a dit cette phrase merveilleuse, de quel livre ? il ne savait plus :
"Ce qui ne peut danser au bord des lèvres, s'en va hurler au fond de l'âme."
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