"Désirant et sidérant, si possible..." dit-elle.


"Désirant et sidérant, ...si possible !" dit-elle.

samedi 30 avril 2016

Les feux de la misère








 Sur le côté de la vitre, près de la portière,
Tu vois…
…des entrelacs de fils, 
des ferrailles tordues ou des croix, 
pareil, c’est pareil, 
des linges qui durcissent au vent, 
des morceaux d’étoffes t’es pas sûr, 
plutôt des fantômes d’oiseaux, 
des ailes d’oiseaux déchiquetées, 
des lambeaux de matières organiques, 
ce qui reste d’un bec, d’une patte, 
ou bien l’ongle d’un doigt. 
Une tente à deux pas des voies ferrées. 
Une, ou bien deux, 
des hommes dessous, 
et le bruit des trains pour tuer celui du froid. 
Ils font des feux. 
Tu as lu quelque part qu’ils faisaient des feux,
tenaient leurs mains au-dessus d’un brasero, 
qu’ils s’en brûlaient les chairs, 
leurs peaux noires après presque toujours, 
la peau noire toujours sur la blessure, 
même après le froid et le brasero, 
la même blessure encore brûlante, 
même après le printemps, 
toujours le noir dans la peau, 
qui ne lâche rien de la peau, 
tache toute la paume et le charnu des doigts, 
trace une sorte de nuit et du froid, 
quand même c’est plein jour dans l’été qui brûle, 
un feu venu d’en-haut cette fois, 
mais au creux des mains 
toujours une braise carbonisée et des cendres, 
comme une encre folle.


Texte extrait de "Seulement la vie, tu sais" 
éd. Rafaël de Surtis
mon recueil paru en 2013










                                                         
                                                             
      

mercredi 27 avril 2016

Peut-être




Dans le contrejour,
le reste du monde perd 
de son importance.
Je suis tellement vivante
à la lumière de tes yeux fermés.






                           

                             

samedi 23 avril 2016

Attention fragile !





Quelqu'un passe sur le trottoir. 
 j'entends son pas, 
un pas d'homme pressé, 
son mat sur goudron mouillé

  Dans le même temps, 
un petit garçon arménien souffle ses bulles de savon
qui éclateront juste
quand l'homme se mettra à rire, 
par saccades diffuses,  
des graines de lin  
 tombées 
dans un bâton de pluie. 
 



               




 



mercredi 13 avril 2016

L'oeil protecteur



Sous les semelles de mes escarpins
les arbres moussent,


Je porte un œil à mon poignet
coloré au cobalt et à l'opale
d'un bleu profond,
l'oracle des cœurs ou
une diablerie qui dilate le ciel
et que j'attrape quand
se lèvent le vent et
l'inattendu.






 

mardi 12 avril 2016

Brautigan



"Compte tenu du peu de temps dont nous disposons
pour vivre et penser aux choses,
je consacre un délai à peu près correct à ce papillon.
Personne ne sait si l'expérience
mérite d'être tentée
mais c'est mieux que de rester
les mains dans les poches,
je continue à me dire."

Richard Brautigan





vendredi 8 avril 2016

Des ailes pousseront dans nos manches



Les autoroutes sont peut-être faites pour ça, se perdre.

Les ceintures cachent des bretelles 

qui donnent sur des lignes adroites

loin des côtes,

de mes côtes,

un embarquement offshore

qui déboussole.

Même le café ici a un goût de 

- Misère ! a dit Jim Harrison.

Nous sommes des Peaux rouges

sur cette terre qui nous brasse.

Un jour, en fermant les yeux,

des ailes pousseront dans nos manches

et nous volerons. 

 



 

 

mercredi 6 avril 2016

Les mois de mars sont formidables




Pour mémoire, c'est tout l'objet -aussi- du blog.


Au début de mars,
à la bibliothèque Mériadeck un livre d'artiste avec le peintre André Jolivet,



puis j'ai eu le bonheur d'être publiée dans la belle revue papier de Jean-Paul Goiri, le Festival Permanent des Mots,  FPM n°9,
dont j'ai déjà mis le lien ici, et que je redonne : http://www.fepemos.com/
voire  http://festivalpermanentdesmots.e-monsite.com/
parce que le site mérite d'être visité et parce qu' une maison d'éditions vient de naître, au nom qui laisse présager des découvertes en écriture.
Voilà les éditions Tarmac !  
Fouler les herbes sauvages qui résistent au bitume avant d'envoyer sous la nue le long courrier de l'aventure humaine !

 
J'ai également été convié à participer à un recueil collectif pour une cause qui tient à cœur l'éditrice, qui engage comme l'écriture engage toujours, et qui me plait farouchement : "Dehors" à paraître bientôt;

et le dernier jour de ce mois, j'apprends que je serai publiée aux Éditions Henry, un recueil à paraître en septembre.