"Désirant et sidérant, si possible..." dit-elle.


"Désirant et sidérant, ...si possible !" dit-elle.

samedi 26 août 2017

et la nuit se laisse

  












Et la nuit se laisse 
poser sous la lampe 
où rien n'est jamais révélé
ni juste

j'entre peu à peu dans mon corps
qui m'a poussé
dehors
au fond du puits

chaque jour y penser  
offense la vie
fait des peurs 

c'est comme si 
quelqu'un m'avait trouvé
pour que j'apparaisse




samedi 19 août 2017

Barcelone août 17 et Antoni Tapies




La Fondation Antoni Tapies. C'était il y a 4 ans. Jours d'été à Barcelone. 
Tapies "Des de l'interior". 
Tapies, magnifique peintre de l'émotion, hanté par le mur de la transformation.   
Mur ou "tapia" en catalan,  on peut bien ergoter, Tapies, tapia...
N'empêche ! On se prend à la matière, brutale, simple, si simple, si pauvre : paille, sillon d'eau, vieux rideau de fer, terre...



"Comment faire pour bien regarder, sans vouloir trouver dans les choses ce qu'on nous a dit qu'il doit y avoir, mais simplement ce qu'il y a ? Regarder à fond. Et laissez-vous porter par tout ce qui fait résonner en vous ce qui s'offre à votre regard ; soyez comme celui qui va à un concert, avec un costume neuf et le coeur ouvert.... sans vouloir à toute force que les sons produits par le piano représentent nécessairement un paysage,..." 


Antoni Tapies
















L'idée c'est la matière-même. 





Parce qu'on n'est rien face  à un brin de paille, 
ou bien nous sommes ce brin de paille, 
ce peu, un signe dans le monde parmi d'autres signes, en état de transformation, de  mortalité, substance de vie éphémère. 
Amor, amor !!!     


















Et quoi !  cette vie, ce peu, on en prendra soin, on l'emballera. 
"Emballer la vie", ce pourrait aussi bien "être emballée" par elle, hantée par elle, et l'emballage serait aussi important que l'objet-même. 
C'est ça qui me plait ! C'est ça : la boîte, le lien, le sentiment, la forme pour donner, le regard, le coeur ouvert du regard, la vie dans son emploi la plus haute.
Voilà un peintre qui m'aura fait pleurer, ils ne sont pas si nombreux.

Il dit :

"Regardez l'objet le plus simple. Tout, absolument tout, représente  la vie et a son importance. La peinture peut être tout. Elle peut être un nuage d'orage, le pas d'un homme sur le chemin de la vie, ou, pourquoi pas ? un pied qui frappe le sol pour dire "assez". Les taches de sang d'une blessure, ou le chant de tout un peuple dans le ciel bleu ou jaune. Elle peut être ce que nous sommes, ce qui est aujourd'hui, maintenant, ce qui sera toujours. Je vous invite à regarder, attentivement... Je vous invite à penser."