"Désirant et sidérant, si possible..." dit-elle.


"Désirant et sidérant, ...si possible !" dit-elle.

lundi 10 novembre 2014

Photographier un nuage








Les mots levés toujours vers le soir
mauvaise mauvaise graine !
le jardin est clos
tu sens la ville qui bat et son tambour
sa peau et la tienne
tu es vacante  pauvre pomme !
tu te débats avec la peine remisée perdue et les promos
miserere dans un sac à nœud serré tout en verre
il suffirait d'un rien tu dis "si seulement si..." le sac tomberait à terre
tu ne sais pas faire
tu n'allèges jamais rien
Tu t'es dépliée et puis pliée contre sa bouche
et la tienne  

Comment réduire le chaos à une clémence
de l'impossible qui ne se laisse pas faire
oublie les céramiques
les rouges de lèvres au bleu
les mains comme des branches
parfois t'es un nuage

samedi 8 novembre 2014

De chaque côté des paupières



     Un peu partout une touche de bleu,
     sur les rues, les lumières dans la nuit,
     au bout des mots,
     au bout de la langue.

     Une allée de phares jetés dans tout ce bruit dehors
     passe au travers de soi, dedans,
     un bloc de cœur d'argile.
     On dirait, loin, que la route s'envole
     dans l'air de rien du tout.
     C'est le monde qui vient/revient,
     une sale humidité de monde
     que tes yeux consolent,
     forcent le bleu à apparaître. 
     à rester là.

    Faut pas trop regarder les nuages quand ça file à toute vitesse.
    Parce que ça finit toujours dans le ciel,
    une tâche de nuit, un soleil, et un éblouissement, paf !
    le regard balancé dans le grand bleu.
    Mes mains voudraient bien attraper les arbres,  le silence des arbres.
    Les toits penchent leurs tuiles,
    le canal est de guingois, la ville au bord du monde.
     Un oiseau sur un fil.

    C'est peut-être ça le poème au désert,
    "ce qui tremble à l'intérieur. Comme une faim de tout."
     Nos paysages n'existent qu'en fermant les yeux,
     de chaque côté des paupières.


 


 
 








lundi 3 novembre 2014

Le vent bave dans les yeux, ça sent le ciel










On ne sait plus quoi
dire  quoi
serait juste de dire ou laisser dehors quoi
entre quatre murs.

A côté du hangar, le fleuve. Il pleut.
Respirer la pluie, la paix par la pluie,
un 2 novembre sur le retour.
Aller vers le calme sans comprendre d'où il viendra.

Finalement on s'en fout.
Le vent bave dans les yeux et ça sent le ciel.


   

dimanche 26 octobre 2014

Métamorphoses poétiques | Georges Rousse

  Base sous-marine de Bordeaux | Octobre 2014
Exposition Georges Rousse  "Métamorphoses poétiques"

Il dit :

                           "Ce que je réalise dans le lieu est toujours en volume dans l'espace,
                 tandis que mon esprit voit, dans le même temps, l'image finale, qui, elle, sera plane."
                                                                                                                                  



               



19 991 jours depuis le début















Un brouillard ce matin
on est déjà loin
in vino veritas à l'Avant scène
est arrivé un type sur son vélo
aller venir revenir on peut faire ça on en est capable.

19 991 jours depuis le début sur mon calendrier
un palindrome inscrit dans les chiffres
qui joue à se faire des peurs.
Aller venir revenir
ça commence/recommence toujours
avec ce qui menace.

Il n'y a pas d'oubli
à cause des mains
à cause des bras
et des jambes
une anamorphose des corps et
du sentiment plein la tête qui pèse des tonnes.














lundi 20 octobre 2014

Dans le passage




Ça arrive les images toujours les images
sous la ligne limite de la conscience
comme plus épaisses on croirait
par moment invisibles
un roulis d'images de mémoire enfouies liquides
presque évaporées ? 
tu te demandes 
ce qu'elle fait là alors
l'écharde








 


mercredi 15 octobre 2014

La boîte des silences











Les mains vapotent dans la glace une fumée sur un sourire cassis.
Chercher le fil dans le miroir de la salle de bain
le lien qui touche au paradis des traverses.

Bouche = un mot
à goûter dix mille fois longtemps 
à ne pas tenir
à s'écouter regarder modeler l'écrire
rouler à fond la carcasse de sa caisse
une musique qui décape dissonante une voix  qui danse
un sirop qui coule 
la gorge slowe
les yeux devant
droit devant.

La voiture perfore le paysage.

 
On déballe après
pour s'endormir
face à face
la boîte des silences.