Vendredi 2 mars, la médiathèque de Gradignan, sous le signe de L'ardeur du Printemps des Poètes et à l'invitation de Lire en Poche, a reçu Omar Youssef Souleimane et Salah Al Hamdani.
J'étais la médiatrice de la rencontre.
"Loin de Damas", le dernier recueil de poésie de Omar a été traduit par Salah et sa compagne le poète Isabelle Lagny et édité par Le Temps des Cerises. Il faut lire "Loin de Damas" !
Un réfugié irakien et un jeune réfugié syrien pour une histoire d'amitié et d'écriture.
Là, tout est sa place, tout est juste.
Il a été question de lien entre souvenir et mémoire, de séparation avec l'enfance, d'engagement, de langue et de transmission, d'exil et d'émotions, de la vie qui bat le cœur, le traverse et s'attarde.
"Loin de Damas" a fait écho à "Bagdad mon amour", Eluard a embrassé Camus.
Un
instant, je me suis demandé si l'insoutenable approché n'avait pas
rendu ces deux êtres plus sensibles aux douleurs et aux beautés du monde.
L'expérience de la résistance et de l'exil imprègne leur écriture. Elles ont d'étonnants points d'harmonie et de parenté.
Comme si le poète devait ne pas se dérober à la langue de la mémoire. Entre là-bas et ici.
"Le réfugié n'est enterré que dans sa langue.
Il l'a enterrée comme une graine dans son cœur quand il est devenu réfugié.
Elle s'épanouira quand son corps s'anéantira et grandira
grandira au point de devenir une tombe."
Omar Youssef Souleimane
"Comme un chien au loin la nuit aboie.
Sa voix traverse les marais de l'enfance
J'ai oublié mon visage
l'écho des puits desséchés
la lune de ma mère sacrifiée à la guerre ainsi que la brûlure de ma langue."
Salah Al Hamdani
quelle peine que ce siècle ... quelle force habite ces hommes ... quelle leçon de courage et d'amour !
RépondreSupprimeramitié .
Et ici d'autres mots témoin pour relayer et porter encore plus loin le message de l'exil et de la lutte, grâce à toi.
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