"Désirant et sidérant, si possible..." dit-elle.
"Désirant et sidérant, ...si possible !" dit-elle.
samedi 17 août 2024
Mes pas sont mes vers, mis pasos son mis versos / Dominique Boudou
mercredi 29 mai 2024
A quai, la grâce
La grâce, à quai.
Je ne sais pas ce que c'est la "grâce". Ni comment la définir.
Ce serait dire seulement : "ça m'émeut". Ça me fait pleurer.
Ce serait dire l'émotion et sa beauté.
Une justesse.
Se rapprocher d'une justesse gracieuse.
Qui emplit et embrasse.
A quai,
un papillon s'est posé sur mon épaule.
Paul Auster a quitté l'hôtel, 4321 ...et l'infini
Comme c'est étrange la simultanéité des événements !
Je poursuis ma lecture de 4321 et Paul Auster meurt quelque part sur la terre. Il est mort quelque part sur la terre et je ne peux pas m'empêcher de penser à sa main qui, un jour, a écrit ces mots. Sa main écrit en même temps que les mots défilent sous mes yeux, et son corps est hors du monde. Paul Auster est à deux endroits à la fois, ici, dans mes yeux, et ailleurs, dans le grand rien.
mardi 23 avril 2024
vendredi 29 mars 2024
jeudi 28 mars 2024
"Pour le moment" | Halle des Douves à Bordeaux
Un nouveau collectif de poésie vient de se créer à Bordeaux : "Pour le moment" existe bel et bien et commence fort.
Ce mercredi 27 mars, à la Halle des Douves, il a fêté son premier événement, avec en première partie une présentation par Dinah Ribard de la poésie ouvrière du 17ème au 19ème siècle,
s'appuyant sur son livre "Le menuisier de Nevers, Poésie ouvrière, fait littéraire et classes sociales". Le temps de lever quelques idées reçues sur la présupposée acculturation des poètes ouvriers, toujours nichée dans nos inconscients et passée au tamis de nos représentations bourgeoises. "La littérature, dit-elle, est une contribution essentielle à l'histoire des inégalités."
J'ai pensé à Thierry Metz, par ailleurs évoqué par Dinah Ribard, qui a eu la chance de trouver sur sa route le poète Jean Cussat-Blanc qui le publie en 78 dans sa revue Résurrection, puis Jacques Brémond qui lui donne place avec Sur la table inventée, et enfin par la publication du Journal d'un manœuvre en 90 chez L'Arpenteur Gallimard préfacé par le poète Jean Grosjean. Des années d'écriture avant sa légitimité de poète. Et aujourd'hui, comme par un retournement des choses, le fait qu'il ait été manœuvre sur des chantiers participe de sa grandeur, signe que nous restons encore et toujours prisonniers de nos perceptions.
Dans une deuxième partie de la soirée, le fondateur du collectif et maître d’œuvre de l'événement, Rémi Letourneur, a invité le public à marquer une pause clope, vin, café ou bière, avant d'écouter la petite bande du collectif dire de la poésie, leurs textes sans signature, des mots seulement, la poésie pour elle-même, sans apprêt, à voix nue ou accompagnée par le piano de Christophe.
Puis enfin, cadeau livré de Paris, nous avons accueilli les mots de Lorca, de Mahmoud Darwich et Machado magnifiquement interprétés en français, en arabe et en espagnol par Antoine Ricouard et à la guitare par Julien Gobin. Un moment de beauté pure, s'il en est !
Cette première soirée, avec le soutien essentiel de l'ami du Poquelin Théâtre, promet des lendemains qui toucheront en plein la cible du cœur. Passionnément. Comme c'est là le meilleur.
A noter demain soir, notre soirée poétique au "Café de la Route" à Villenave d'Ornon, un café participatif, solidaire et culturel.
mercredi 27 mars 2024
Toutes les nuits sont pleines de lunes | Editions Al Manar
La poésie est au service de la vie, et ne parle pas d'elle-même, elle nous parle de nous, de nos existences, de nos angoisses, et des beautés dedans. Ce texte, "Toutes les nuits sont pleines de lunes", est une trajectoire de la nuit dans la nuit qui nous traverse.
Les mots tâtonnent sur un territoire intime, comme à l'aveugle et accrochent juste les bords d'une parole idéalement
saisissable.
Mais on n'est sûr de rien avec les mots. Tantôt ils se perdent, puis trouvent un souffle, une palpitation.
Il n'y a pas de chemin de révélation.
Toutes les nuits sont pleines de flou, de
lune floue, c'est pour cela que l'on fait récit et que l'esprit
galope, se perd, chemine aussi avec beaucoup d acuité.
Je
rejoins ce que dit Antoine Emaz qui "aime à penser la poésie comme
un lichen ou un lierre, avec le mince espoir que le lierre aura raison
du mur." Car parfois on a honte d'appartenir au genre humain devant les
grandes violences que les hommes font à d'autres hommes. On se demande ce qui ne va pas avec l'être humain ? Pourquoi depuis 2000 ans l'homme n'a pas changé ? Pourquoi l'homme se comporte comme ça ? Pourquoi
chacun porte sa propre monstruosité ?
C'est dire que la poésie ne
change rien à la marche du monde, mais elle en est un témoin fragile,
lucide, vivant. Elle honore toujours ce que la vie a d'immense.
Je remercie les ami(e)s qui sont venus me voir, m'écouter, ceux qui ne
pouvaient être présents mais qui me suivent toujours, les inconnus qui
ont acheté le recueil, et en particulier la toute jeune fille qui est
venue me voir avec son papa (c'est bien là le plus chouette !).
Je remercie tout particulièrement mille et une fois Véronique Lanycia dont les photographies et le talent accompagnent le recueil. Son univers poétique me plaît depuis longtemps. Vous le verrez, ses images apportent au recueil un complément de sens, le texte et l'image dialoguent, c'est dire si l'œil aussi a sa part de lecture.
Je voulais que, dans ce livre, on sente des temps heurtés, des tensions, des apaisement, des incertitudes, des tendresses, des petites lumières dans la nuit, ... jusqu'au matin.
Le recueil peut être commandé en librairie ou
ici, sur le site des éditions Al Manar, si vous le souhaitez.
https://editmanar.com/book-author/giraud-brigitte/
https://editmanar.com/editions/livres/toutes-les-nuits-sont-pleines-de-lunes/