"Désirant et sidérant, si possible..." dit-elle.


"Désirant et sidérant, ...si possible !" dit-elle.

vendredi 5 décembre 2014

"Chronique d'hiver" et moi, front à front





Ce livre est le livre de la fragilité.
Je l'ai lu ici, dans cette chambre blanche, au trébuchet d'un trébuchement.
Les crises d'angoisse sont des ronces, le corps est trop petit et parle infiniment, bavard comme pas possible, lacéré, et plié, et rompu.
   
Alors Paul Auster est venu lentement à ma rencontre, avec, dans sa "Chronique d'hiver", ses années de jeunesse, d'écrivain à la rage, et surtout tout le bagage de la mémoire de son corps,
habité des lieux-mêmes qu'il habite,
des liaisons  (amoureuses) entre les temps,
des bulles de temps,
des affaires de corps qui s'agitent, prennent/reprennent,
une somatique du corps qu'on ne savait pas être,
être pour soi-même et qu'on ne nommait pas, le nom n'atteignait pas les lèvres, pas encore les lèvres, c'est d'autres noms, et d’autres lèvres qu'on voulait, on ne se rendait pas compte !
et de cette foutue place qu'on s'accorde, mobile et seulement humaine,
versant sombre et côté lumineux,
et qui ne passera jamais que par lui.

Le corps de l'amour, de la tristesse, des espoirs/désespoirs se mélangent à l'âme,
tout le charivari que ça fait dedans,
de bruits et de vides,
dans les matins, dans les nuits, dans les brumes,
l'un cogne l'autre
et l'autre à l'un,
front à front.


"C'est l'histoire même de ta vie. Chaque fois que tu parviens à une croisée des chemins, ton corps s'effondre, car ton corps a toujours su ce que ton esprit ignorait, et, quel que soit le moyen qu'il emploie pour craquer, mononucléose, gastrite ou crises de panique, c'est toujours ton corps qui a repris à son compte le fardeau de tes peurs et de tes batailles internes, c'est toujours lui qui a encaissé les coups que ton esprit ne voulait ou ne pouvait pas supporter."





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